"Sur la route"

Il en aura fallu du chemin avant de pouvoir découvrir l’adaptation du roman de Jack Kerouac, « Sur la route », sur nos écrans. En effet, Jack Kerouac, lui-même, dans les années 50, souhaitait voir son roman adapté au cinéma avec Marlon Brando et James Dean dans les rôles principaux. En 1968, c’est Francis Ford Coppola qui s’empare des droits. Il pense pouvoir réaliser ce film, mais en vain. Il va alors faire appel à de nombreux réalisateurs comme Joel Schumacher, Jean-Luc Godard ou encore Gus Van Sant. Mais c’est finalement Walter Salles, réalisateur de l’excellent « Carnets de voyage », qui attire l’œil de Coppola. « Sur la route » nous entraine sur la route avec le personnage de Sal Paradise, qui n’est d’autre que Jack Kerouac. En effet, les noms des personnages ne sont que des pseudonymes de personnes ayant réellement existés. « Sur la route » a été présenté en compétition au 65^ème festival de Cannes.

1947. Après la mort de son père, Sal Paradise, jeune écrivain, fait la rencontre de Dean Moriarty. Les deux jeunes hommes vont très vite se lier d’amitié et sont d’accord sur un point : ils ne veulent pas s’enfermer dans une vie trop conformiste. Ayant une soif d’aventures, de nouvelles expériences et de liberté, les deux amis accompagnés de Marylou, que Dean vient d’épouser, partent sur la route ...

Le film commence. Un fond noir apparait à l’écran, l’on entend juste Sal Paradise chanter une chanson qui raconte qu’il « n’est chez lui nulle part ». Tout est résumé. En effet, « Sur la route » n’est qu’une succession de rencontres avec différentes personnes dans différentes villes, qui apportent à chaque fois son lot de nouvelles expériences. Si l’on devait résumer le film en trois mots, ils seraient : sexe, drogue, et rock’n’roll. L’on découvre ainsi une image de ce qu’était la « Beat Generation », mouvement artistique et littéraire apparut dans les années 1950. Jack Kerouac avec deux de ses amis sont en quelques sortes les fondateurs de ce mouvement, qui est très bien illustré dans ce film. Walter Salles arrive à capter à l’écran, d’une façon assez crue, la philosophie de vie des ces protagonistes. On découvre des personnages torturés, la plupart d’entre eux on essayé de mettre fin à leurs jours, mais qui ont une soif et un désir de se sentir vivant et libre. Le trio d’acteurs principaux composés de Sam Riley, Garrett Hedlund et Kristen Stewart est parfait. Garrett Hedlund que l’on a vu récemment dans « Tron : l’héritage » et Kristen Stewart connu pour son rôle dans la saga « Twilight » cassent, ici, leurs images de « teen » acteurs. Ils nous prouvent qu’ils peuvent faire autre chose, et en plus de ça, ils le font bien ! Sam Riley, lui, s’impose comme l’alter-ego parfait de Jack Kerouac, livrant ainsi sa meilleure performance d’acteur. Les seconds rôles sont très soignés, et extrêmement bien joués. Petite mention spéciale à Tom Sturridge, que l’on a découvert dans le très décalé « Good Morning England », qui, ici, joue Carlo Marx (pseudonyme pour le poète Allen Ginsberg, membre fondateur avec Jack Kerouac de la « Beat Generation). La bande originale du film composée par Gustavo Santaolalla est un vrai régal. Le film n’est ni trop court, ni trop long. « Sur la route » est un film sur un groupe d’amis, sur une aventure, sur une philosophie de vie qu’il vous reste à découvrir.

Avec « Sur la route », Walter Salles signe l’un des meilleurs road-movie qui existe, dans la digne lignée de « Into the wild » de Sean Penn. Un film à découvrir, à vivre, qui vous donnera qu’une envie : partir sur la route … Par ailleurs l’on retrouvera Jack Kerouac, Allen Ginsberg et William Burroughs, interprétés par Jack Huston, Daniel Radcliffe et Ben Foster, dans « Kill your Darlings » de John Krokidas, qui devrait sortir en 2013.

Sur la route. De Walter Salles. Avec Sam Riley, Garrett Hedlund, Kristen Stewart, Tom Sturridge, Kirsten Dunst, Amy Adams, Viggo Mortensen, Steve Buscemi, …

Sortie le 23 mai 2012.